Qu’est-ce que la dystonie cervicale?
Que veut dire le terme « DYSTONIE »?
Dys = Anormal + Tonie = Tonus musculaire
Ainsi, la dystonie cervicale est un trouble neurologique présentant les caractéristiques suivantes3 :
- Contractions involontaires des muscles de la tête (et du cou) provoquant des mouvements anormaux et des postures étranges de la tête et du cou;
- Douleur (diffuse localisée dans la région du cou et de l’épaule);
- Raideur du cou.
La dystonie cervicale est une forme de dystonie dite « focale », puisque celle-ci est localisée à la région du cou. Les mouvements produits par la dystonie cervicale peuvent être soutenus (dite « tonique »), saccadés (dite « clonique ») ou être une combinaison des deux.
Les sous-types de dystonie
Selon les muscles affectés, des composantes variables de mouvement sont présentes touchant la tête, la nuque et la ceinture scapulaire (épaule/omoplate). Voici les principales :
- Rotation = torticolis
- Flexion (vers l’avant) = antécolis/procolis
- Inclinaison latérale = latérocolis
- Extension (vers l’arrière) = rétrocolis
- Élévation de l’épaule
L’impact des muscles en cause
La région du cou et de la nuque comprend une grande quantité de muscle, chacun ayant une action bien précise. De là, les mouvements produits sont la conséquence de la combinaison des muscles affectés.
Les muscles les plus souvent atteints sont les suivants :
- Sterno-cléido-mastoïdien
- Splénius
- Trapèze
- Angulaire/élévateur de l’omoplate
La compréhension de l’anatomie et du rôle de chaque muscle impliqué est essentielle afin de comprendre la condition et guider le traitement de la dystonie cervicale. Par exemple, une dystonie du SCM droit provoquera un mouvement anormal de rotation gauche et d’inclinaison latérale droite de la tête.
La contraction soutenue des muscles peut causer différents symptômes, en plus de l’impact sur la position de la tête, tels que de l’inconfort et de la douleur dans la région du cou6.
Ceux-ci sont variables en fonction de chaque personne.
Jahanshahi et al. (1990); Chan et al. (1991); Barbanti et al. (2005)
Les injections pour le traitement de la dystonie cervicale
En effet, le traitement de choix de la dystonie cervicale est l’injection de toxine botulinique, plus communément connu sous le nom de « Botox ». Les injections sont administrées par le neurologue traitant, normalement aux 8 à 12 semaines. L’injection est réalisée directement dans les muscles provoquant la dystonie. Évidemment, le traitement doit être individualisé (fréquence, muscles injectés, doses, etc.).
Physiothérapie et dystonie cervicale
Plusieurs études suggèrent que la physiothérapie est une thérapie complémentaire aux injections ayant le potentiel d’améliorer la condition des personnes ayant une dystonie cervicale.
Après une bonne évaluation et analyse, le physiothérapeute vous offre un plan d’intervention personnalisé. Ce plan a pour objectif de diminuer l’ampleur des symptômes au quotidien. Les interventions que votre thérapeute pourra vous proposer sont variées et en fonction de votre condition, et plusieurs effets positifs sont escomptés.
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Références:
- Barbanti, P., Fabbrini, G., Pauletti, C., Defazio, G., Cruccu, G., & Berardelli, A. (2005). Headache in cranial and cervical dystonia. Neurology, 64(7), 1308-1309.
- Chan, J., Brin, M. F., & Fahn, S. (1991). Idiopathic cervical dystonia: clinical characteristics. Movement disorders: official journal of the Movement Disorder Society, 6(2), 119-126.
- De Pauw, J., Van der Velden, K., Meirte, J., Van Daele, U., Truijen, S., Cras, P., Mercelis, R., & De Hertogh, W. (2014). The effectiveness of physiotherapy for cervical dystonia: a systematic literature review. Journal of Neurology, 261(10), 1857–1865.
- Hu, W., Rundle-Gonzalez, V., Kulkarni, S. J., Martinez-Ramirez, D., Almeida, L., Okun, M. S., & Shukla, A. W. (2019). A randomized study of botulinum toxin versus botulinum toxin plus physical therapy for treatment of cervical dystonia. Parkinsonism & related disorders, 63, 195-198.
- Jahanshahi, M., Marion, M. H., & Marsden, C. D. (1990). Natural history of adult-onset idiopathic torticollis. Archives of neurology, 47(5), 548-552.
- Kuyper, D. J., Parra, V., Aerts, S., Okun, M. S., & Kluger, B. M. (2011). Nonmotor manifestations of dystonia: a systematic review. Movement Disorders, 26(7), 1206-1217.
- Queiroz, M. A. R., Chien, H. F., Sekeff-Sallem, F. A., & Barbosa, E. R. (2012). Physical therapy program for cervical dystonia: a study of 20 cases. Functional Neurology, 27(3), 187–192.
- Tassorelli, C., Mancini, F., Balloni, L., Pacchetti, C., Sandrini, G., Nappi, G., & Martignoni, E. (2006). Botulinum toxin and neuromotor rehabilitation: an integrated approach to idiopathic cervical dystonia. Movement disorders: official journal of the Movement Disorder Society, 21(12), 2240-2243.
- Zetterberg, L., Halvorsen, K., Färnstrand, C., Aquilonius, S.-M., & Lindmark, B. (2008). Physiotherapy in cervical dystonia: six experimental single-case studies. Physiotherapy Theory and Practice, 24(4), 275–290.